Rencontre avec Lili Leignel, survivante des camps de la mort

Elle a 90 ans… et elle continue à témoigner dans les collèges-lycées, inlassablement. Nous avons eu la chance de la rencontrer au lycée du Hainaut.

Lili Keller-Rosenberg, appelée Lili Leignel, a été déportée en 1943, à l’âge de 11 ans. Dans les camps de Ravensbrück et Bergen-Belsen, elle côtoie Anne Frank, Simone Veil, Geneviève De Gaulle-Anthonioz. Avec ses deux frères et sa maman, Lili tâche de survivre, et ils seront effectivement sauvés tous les 4 deux ans plus tard lors de la libération des camps, mais pas leur père, fusillé à Buchenwald en avril 1945.

A son retour, Lili se réfugie d’abord dans le silence : ce que les déportés ont traversé, la Shoah, la réalité crue et atroce de la vie dans les camps et de l’extermination de masse, personne n’est prêt à l’entendre dans les années qui suivent la fin de la guerre ! Mais vient un jour, malgré le traumatisme de ce qu’elle a vécu, où Lili décide de témoigner, et elle le fera désormais sans relâche. Le devoir de mémoire est plus fort que tout. Lili raconte, pour ne pas oublier l’horreur vécue, les millions de victimes, mais aussi la solidarité, la débrouillardise, la dignité dans l’adversité qui ont marqué la vie des déportés.

« Il [faut] éduquer les jeunes, les informer, les éclairer. Il me [faut] témoigner pour révéler à tous, au monde, aux jeunes générations, cette tragédie à nulle autre pareille, afin qu’elle ne se reproduise plus jamais. » Et nous sommes revenus seuls, Plon, 2021.

Les témoignages sur cette sombre période de l’Histoire sont d’autant plus précieux que près de 80 ans se sont écoulés depuis la libération des camps, et rares sont les survivants qui peuvent encore témoigner devant une assemblée. C’est donc sans hésitation que nous avons bousculé les emplois du temps ce mardi 18 octobre, quand l’opportunité s’est présentée d’aller rencontrer Lili Leignel au lycée du Hainaut.

La 3e Moai et la 3e Rushmore ont pu écouter son témoignage poignant, mais aussi poser des questions à Lili, discuter avec elle et faire dédicacer le livre Je suis encore là (que vous pourrez emprunter au CDI).

Touchés par cette rencontre unique, nul doute que nos élèves seront particulièrement attentifs et impliqués lorsque leurs professeurs aborderont plus en détail le chapitre de la Seconde Guerre mondiale. Et se sentent désormais eux aussi des « passeurs de mémoire ».

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